Shokuboo Inochi
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 Insomnie matinale [Akiya Saitô]

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MessageSujet: Insomnie matinale [Akiya Saitô]   Insomnie matinale [Akiya Saitô] Icon_minitimeSam 8 Aoû - 19:26

Le premier rayon de soleil de la journée filtra à travers les volets mal fermés du dortoir de Yumi, rayon de soleil qui réveilla cette dernière. L'adolescente grogna et enfoui son visage dans son oreiller, tentant de se rendormir. En vain. Yumi eu beau s'acharner, Morphée ne lui ouvrirait plus les bras cette nuit. Elle qui avait compté faire une grasse matin en ce samedi, c'était raté...

Yumi jeta un coup d'œil au lit de sa camarade de chambrée, dont le nom lui échappa, qui dormait toujours comme un loir. L'adolescente se leva sans un bruit et se regarda dans le miroir. Elle portait un pantalon de survêtement noir et un tee-shirt aux manches déchirées -arrachées serait plutôt le mot juste...- blanc, avec écrit en gros et noir <<FRANCE>>. Ses cheveux roses mi-longs étaient attachés en une queue basse, et ses quelques mèches rebelles retenues par des barrettes. Yumi essaya d'aplatir les poches qui s'étaient formées sous ses yeux marrons mais, évidemment, cette tentative échoua lamentablement. Avec un soupir, Yumi se dirigea vers les douches pour se passer de l'eau sur le visage, pour ensuite se rendre dans le salon.

Une fois arrivée à destination, Yumi ferma les lourds rideaux avant de s'avachir dans un des fauteuils rouges. L'adolescente ramena ses jambes vers elle, de sorte à être assise en tailleur, et rejeta sa tête en arrière, la laissant reposer sur le dossier. Yumi resta ainsi un moment, silencieuse, ne sachant pas vraiment quoi faire.

Au bout de quelques minutes qui lui semblèrent durer des heures, Yumi se leva et tira un peu les rideaux, avant de vite les refermer; le soleil était bien plus haut que tout à l'heure et l'aveugla à moitié. Tout en frottant ses yeux douloureux -et en pestant vigoureusement contre la lumière trop vive du soleil levant...-, la jeune fille s'allongea carrément dans un des canapés rouge vif.

Yumi poussa un soupir de lassitude. Si elle avait été chez elle, elle aurait pu aller faire un tour pour fumer une cigarette et ne revenir que le soleil une fois couché. Oh, bien sûr, à chaque fois qu'il lui était arrivé de faire ce genre d'escapade, elle avait le droit à une engueulade avec ses parents, car, généralement, ce n'était pas le samedi qu'elle et ses amis partaient en balade... Mais à Shokuboo Inochi, ces promenades étaient impossibles en semaine, à cause du contrôle vigoureux des sorties des élèves, interdites en dehors du week-end. On avait beau être samedi, Yumi était certaine qu'aucun gardien, ou concierge, ou n'importe qui d'autre la laisserait sortir aussi tôt, pour la simple et bonne raison qu'elle devait être la personne du pensionnat à être réveillée à une heure aussi matinale. En temps normal, ce n'était un aussi insignifiant détail qui aurait empêcher Yumi de sortir, mais elle avait déjà vérifier toutes les sorties possibles, et, comme elle s'en était rendue compte le jour de son arrivée, cette école semblait avoir été construite pour empêcher ses pensionnaires de sortir sans autorisation -ce qui était sûrement le cas, pensa l'adolescente.

Yumi s'enfonça un peu plus dans le moelleux canapé, se disant qu'ici, ou aucune lumière du jour ne filtrait, elle arriverait peut-être à se rendormir. Mais au bout de plusieurs minutes à se tourner et se retourner, la jeune fille s'avoua vaincue, et cessa de tenter de retrouver le sommeil. Yumi s'assit en tailleur et regarda autour d'elle. La seule distraction qu'offrait le salon était la lecture, et la jeune fille était convaincue qu'aucun des ouvrages que contenait la bibliothèque de "Sofa land'" n'était en français. Même si Yumi maîtrisait parfaitement la langue nippone, à l'écrit comme à l'oral -ses parents avaient veillé à ce qu'elle, Yasu et Tomoe soient plus que bilingues-, elle préférait lire en français. Yumi ignorait pourquoi, d'ailleurs, mais lire un livre en japonais la rebutait toujours.

Quand elle se leva, Yumi se rendit compte qu'un paquet de cigarettes se trouvait dans la poche de son pantalon. Fumer dans le bâtiment lui-même était interdit, mais ce n'était pas aujourd'hui que Yumi allait obéir à un règlement... L'adolescente fut heureuse de découvrir un briquet dans son paquet et s'alluma une de ses cigarettes vanillées, se servant du rebord de la fenêtre comme cendrier. Peut-être ne respectait-elle pas les règles, mais elle était trop maniaque pour mettre de la cendre par terre...


Dernière édition par Yumi Gardel le Ven 14 Aoû - 0:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Insomnie matinale [Akiya Saitô]   Insomnie matinale [Akiya Saitô] Icon_minitimeDim 9 Aoû - 21:13

Tic... tac... tic... tac... tic... tac... *Raah je vais flinguer ce réveil* C'est pas possible un truc pareil. Pourquoi faut il toujours que les réveils à aiguilles fassent un tel vacarme? Non mais sérieusement. Elle arrive réellement à dormir, elle? En me redressant dans mon lit, mon oreiller calé contre ma poitrine comme on tiendrait son doudou, je ne peux constater qu'une chose : Sharwyn dort à point fermé. *Mais euh* Et c'est en voyant que je suis la seule gênée par ce boucan que je me laisse retomber en arrière, plaquant mon coussin sur la figure et tentant en vainc de me boucher les oreilles avec. Mais c'est impossible. Je n'arrive ni à me rendormir, ni à mettre en sourdine le tic-tac incessant de ce fichu appareil. Sérieusement, si je m'écoutais, j'aurais tôt fait de le jeter par la fenêtre. Mais vu l'heure, pour un samedi, faut vraiment que je me rendorme et arrêter de me soucier de ce fichu truc qui, de toute façon, ne m'appartient pas. Et puis, je ne peux pas me lever si tôt, c'est pas possible. Alors je me tourne et me retourne dans mon lit mais, alors que je commençais à m'habituer au rythme des aiguilles, donnant un semblant de tempo aux moutons de ma somnolence, voilà qu'un nouvel intrus fit son entrée à m'en faire trembler tellement mes nerfs sont à fleur de peau. Il y a 'je ne sais pas combien de chambres' dans ce bahut et chacune avec une fenêtre mais de toutes : ce fichu oiseau est venu devant la mienne. Pas celle de la chambre d'à côté, pas à la fenêtre d'un autre bâtiment. Non: la mienne!

Là, c'en est vraiment trop pour moi. Et d'un bon je me lève pour tirer le rideau ce qui inonde la pièce d'un rayon de soleil aveuglant. Il me faut d'ailleurs un bon moment avant de pouvoir oser rouvrir les yeux pour voir la scène en face de moi. Bon d'accord, il n'y a rien d'intéressant à ce qu'on voit les autres jours mais ce coup ci, je veux voir cet oiseau de malheur. Il a peut-être été se poser ailleurs que sur le rebord de ma fenêtre mais il chante toujours, ce qui couvre amplement les grognements de ma colocataire qui s'est retournée dans son lit pour ne plus être gênée par le soleil levant. Et quand enfin mon regard se pose sur cet animal, ce n'est pas l'envie qui me manque de l'engueuler. Mais les râles de Sharwyn m'en dissuadent alors je ne fais que mimer à l'importun que s'il continue, je lui coupe la tête, prenant l'air le plus menaçant que je peux. Malheureusement, ce merle s'en fiche royalement et rechante de plus belles.

Avec ça, plus possible de me recoucher et faire 'comme si' alors tant qu'à faire... j'enfile mes pantoufles en forme de têtes de tigres et je sors de la chambre sans faire trop de bruit – bien que je me suis pris le pied gauche dans la porte et que je suis finalement sortie à cloche pied – et en route vers : nulle part. Je ne sais strictement pas où aller à cette heure ci mais j'ai décidé de faire la tronche à mon lit. S'il ne veut pas de moi, je ne veux pas de lui non plus... *Mais je veux dormir moi*. Je dois faire une belle tête en me lamentant comme ça mais il n'y a personne pour voir ça donc bon, je peux me permettre de grimacer de désespoir tout en marchant en trainant des pieds. Quand bien même quelqu'un me verrait dans ma tenue de basketteur trop large et mes cheveux formant un palmier sur mon front grâce à mon super chouchou fétiche : je doute que cette personne s'en formaliserait car à cette heure, les gens normalement constitués DORMENT!!

« Raah mais euh!! »

Était-ce trop demander que de dormir une heure de plus? Ce manque de sommeil me rend dingue au point de m'ébouriffer l'arrière du crâne tout en continuant de grommeler et de marcher dans le couloir désert. Je n'ai jamais entendu l'établissement si calme que ce matin. Pas de bruit suspect venant de la classe désaffectée, pas d'eau tombant en cascade dans la salle de bain, juste des ronflements par-ci, par-là. *Chanceux que vous êtes* Quand soudain, un filament de lumière se dessine sous la porte du sofa~land. C'est peut-être normal, peut-être que les rideaux de cette pièce n'ont pas été tirés mais ça m'intrigue. Je me dirige donc vers cette porte pour l'ouvrir aussi nonchalamment que ma façon de me balader depuis tout à l'heure. Qu'est ce que j'espérais trouver franchement. Un ours polaire dansant la Polka? Un étudiant travesti en Lolita? En me trouvant à l'entrée de cette pièce vide, je pousse un profond soupir de désespoir. Il n'y a que le mobilier qui reste sagement à sa place, la bibliothèque qui me décroche une grimace de révulsion rien qu'à l'idée de lire de si bon matin, une jeune fille fumant sur le rebord de la fenêtre, la cheminée qui est tout naturellement éteinte vu qu'on est en été et... *Une fille?*

« Qu'est-ce tu fous là toi? »

Gomen, c'est sorti tout seul mais j'ai été tellement surprise de la voir que je n'ai pu m'empêcher de crier cette réplique tout en désignant la demoiselle du doigt. J'en ai tellement été étonnée que j'ai failli me manger la porte en faisant un bon de côté. Mais au lieu de ça, la clinche que je tenais toujours m'empêcha de faillir à cause de ma stupeur. J'en restais donc appuyée sur ce bout de métal, l'épaule contre la porte toujours ouverte, la bouche béante au point d'en gober une mouche, les yeux ronds comme des pastèques, ... à fixer cette punkette.
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MessageSujet: Re: Insomnie matinale [Akiya Saitô]   Insomnie matinale [Akiya Saitô] Icon_minitimeSam 15 Aoû - 1:41

[HJ j'suis pas une punkette :'(]

-Qu'est-ce tu fous là toi?

Yumi se tourna brusquement vers la porte qui donnait accès au couloir pour y découvrir une adolescente. La jeune fille toisa de la tête aux pieds cette élève vêtue d'une tenue de basketteur et de têtes de tigre en guise de chaussons. Yumi soupira. Décidément, on ne pouvait pas être tranquille dans cet établissement...

L'adolescente tira une dernière fois sur sa cigarette à la vanille avant de l'écraser sur le rebord de la fenêtre, et de la jeter dans le parc. Yumi ne regarda même pas sa camarade, qui devait sans doute afficher un air choqué sur son visage juvénile, et se sortit une nouvelle cigarette.

-J'pourrais te poser la même question, répondit Yumi en allumant sa tige de tabac. Tout en exhalant la fumée, l'adolescente détailla mieux la jeune fille face à elle. Elle était légèrement plus petite qu'elle, de longues jambes et un tour de poitrine quasi-inexistant. C'était bien simple, si les traits de son visage ne l'avaient pas trahis -impossible de dissimuler de telles choses aux yeux de lynx de notre Malabar Girl préférée!-, Yumi aurait pu la prendre pour un garçon. Il y avait également sa voix, trop haut perchée pour être celle d'un jeune homme.

-Quoi qu'il en soit, je ne pense pas d'avoir de... mince, comment on dit, déjà...?* de comptes te rendre... n'est-ce pas? demanda Yumi en soulevant son sourcil gauche -ou en tout cas, le peu qu'il en restait...

[HJ désolée pour ce post médiocre, mais vraiment pas d'inspi'... quand quelque chose se passera vraiment, ça ira mieux Wink]
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MessageSujet: Re: Insomnie matinale [Akiya Saitô]   Insomnie matinale [Akiya Saitô] Icon_minitimeSam 15 Aoû - 22:31

[HJ : ce sont les cheveux roses, ça doit être pour ça (=D) On a trop traité Aki de punkette pour penser que chaque décolorée en est une (=D) Mais dans ma bouche, c'est pas une critique (=D)]

Attends voir deux p'tites secondes : elle fume en plus? Ah oui... en plissant les yeux légèrement et en avançant un peu mon visage, ça se confirme. Cette fille plus matinale que moi est en train de fumer, tranquillement. Mais autant le bout rougeâtre de sa cigarette a l'air brûlant, autant son regard semble de glace pendant qu'elle me scrute. Je ne crois pas qu'elle apprécie mes pantoufles, elles sont choux pourtant... en les regardant moi-même, je ne peux que sourire en voyant le museau des tigrounets bouger sous le mouvement de mes orteils. Et tout en les regardant toujours alors que j'avance comme un militaire chinois (ou presque) vers le premier siège qui se présente devant moi, j'écoute la réponse qui n'est, hélas, qu'un retour de question.

« Pas faux... » murmurais-je alors.

Vrai qu'elle pourrait aussi se poser la question. Qu'est ce qu'une jeune fille peut bien faire à cette heure-ci alors qu'avouons le franchement, ni l'une ni l'autre n'ont l'air d'être des oiseaux de jours, pas de l'aurore en tout cas. Et ça se confirme encore plus qu'en je fais un volt-face rapide pour me laisser tomber de tout mon long sur le sofa, cachant mes yeux sous mon avant-bras. Je suis morte crevée, tellement que j'espère que le bourdonnement dans mes oreilles n'est pas en fait la voix de cette fille que je ne comprendrais pas. *Tiens?* Pourquoi s'arrête-t-elle de parler? Ma curiosité m'entraîne alors à soulever un peu mon coude pour la regarder. Elle a l'air de chercher ses mots vu sa tête. Aurais-je mal regardé? Ne serait-elle pas japonaise? Elle en avait l'air pourtant, non?

Je me redresse alors aussi sec, croisant mes pieds pour finir en tailleur, les mains sur les chevilles et le buste le plus en avant possible pour la regarder sans retenue.

« Bah si... euh non! »

Ça ne va pas ça, si je commence à penser tout haut. *Baka va!* Je me tape alors la tempe avec le bas de la paume de ma main pour ensuite ma gratter l'arrière de ma tignasse. Parce que oui, en la regardant à nouveau, elle a tout d'une asiatique mais non, elle n'a pas de compte à me rendre.

« Bien sûr que non que t'as pas de compte à me rendre, c'est juste que... *que quoi?*... »

L'horreur, j'ai réussi à zapper ce que je pensais. C'est pas la première fois mais qu'est ce que c'est chiant, tu veux répondre un truc, tu vois autre chose – genre une cendre de cigarette qui tombe là où il ne faut pas – et bardis-bardas, parti l'excuse lumineuse. Envolée et bonjour pour la retrouver. J'ai beau papillonner du regard en battant des cils à qui mieux mieux, comme si réellement c'était ce tic qui allait faire revenir le fil de mes idées, rien ne revient.

« C'est juste que... »

Encore heureux que je suis persuadée que le ridicule ne tue pas sinon, vu ma tenue, le fait qu'en me grattant la tête je viens de me rappeler que je dois avoir l'air d'une plante rare avec mon espère de palmier sur la tête, que j'ai des chaussons ridicules aux pieds et qu'en plus, je me répète... oui, vraiment, heureusement que le ridicule ne tue pas selon moi. Mais ça ne m'empêche pas de bafouiller et de parler moins fort qu'à mon accoutumée.

« Attends voir... »

Non, l'idée ne m'est pas revenue. Mon sens gêne bien par contre. À force de m'être penchée en avant au point d'avoir failli en tomber du sofa, après avoir arrêté de me grattouiller le crâne car ça me déconcentrait, un truc m'attira. Je me suis donc levée à pas de loup, dévisageant cette fille sans vergogne pour finir près d'elle, les yeux plissés et l'air concentré. Mon index se dirigea alors vers le haut du visage de cette personne sans la toucher pour la cause.

« T'as pas fait gaffe en fumant et ils ont cramés ou quoi? »

Ses sourcils avaient quasi disparus, je n'avais jamais vu quelqu'un avec ça en moins. Bon, je ne viens pas d'une autre planète, j'ai déjà vu des gens épiler certaines parties de leurs sourcils pour se donner un genre, mais là, on aurait di une... *comment ça s'appelle déjà?* ah oui, une cyber-lolita sans les dred ni la tenue flashy. Mais peut-être étaient-elles toutes comme ça au saut du lit, je ne peux pas savoir, même une toute parée : je n'en ai jamais vue.
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MessageSujet: Re: Insomnie matinale [Akiya Saitô]   Insomnie matinale [Akiya Saitô] Icon_minitimeLun 17 Aoû - 23:03

[HJ ah, ça me rassure XD.]

Yumi rangea son briquet, n'écoutant qu'à moitié la réponse murmurée par son interlocutrice. La deuxième fut plus vive, bien que moins logique... Mais où est-ce que je suis tombée, moi? pensa l'adolescente en remarquant le palmier sur le sommet de la tête de la jeune fille. En plus, elle n'arrivait même pas à s'exprimer correctement! Bon, il était vrai qu'il était bien tôt, et que la jeune fille devait avoir la tête dans le cul, mais quand même, de là à oublier ce qu'elle voulait dire!

La camarade de Yumi se tapa soudainement la tempe avant de se gratter l'arrière de la tête, l'air de réfléchir. Si Yumi avait été de meilleure humeur, ou plus réveillée, elle aurait peut-être esquissé un sourire devant l'image qui se présentait à elle. La voix de sa camarade coupa le court de ses pensées :

-Attends voir... Qu'est-ce que cet énergumène allait encore bien pouvoir inventer? Mais Yumi n'eut pas le temps d'approfondir sa réflexion, car sa camarade venait de se planter devant elle, les yeux scrutateurs, son index à quelques millimètres de là où auraient dû se trouver ses sourcils.

-T'as pas fait gaffe en fumant et ils ont cramés ou quoi? Yumi cacha sa surprise sans difficultés. Un air de mépris et d'indifférence remplaça le masque impassible de l'adolescente. Cette dernière repoussa sa camarade du bout des doigts de sa main gauche, avec une légère pression dans le creux de la gorge -assez forte pour la faire reculer, mais pas pour lui faire vraiment mal.

Si les sourcils de Yumi étaient ainsi, c'était à cause d'une bagarre dans la cour de son collège, l'année passée. Enfin, c'était plutôt le déclencheur. Manon, membre de l'autre "bande" de l'établissement, l'avait provoquée en se rendant dans le coin de parc où Yumi et ses condisciples -on ne pouvait pas vraiment parler d'amis...- avaient l'habitude de se retrouver. Yumi détestait Manon encore plus que les autres, et avait décidé de régler ses comptes avec elle, après avoir eu l'accord du chef de bande. Une longue bagarre s'était ensuivi dans la cour du collège. Les surveillants avaient dû se mettre à trois, plus un professeur de sport, pour séparer les deux furies. Yumi s'en était sortit avec une foulure au poignet gauche, deux doigts cassés, un coquard à l'œil, quelques cheveux en moins et... la moitié de son sourcil droti arrachée. Manon, elle, était plus mal en point : cinq points de suture à l'arcade, un bras dans le plâtre et plusieurs hématomes. Les deux adolescentes avaient d'ailleurs été exclues du lycée pendant une semaine -on ne sait quel miracle les sauva du renvoi-, et écopé d'une heure de colle tous les samedis jusqu'à la fin de l'année. Les poils de sourcils de Yumi ne repoussèrent pas, et celle-ci décida d'y remédier avec une pince à épiler et quelques tonnes de fond de teint pour camoufler la cicatrice.

-Bagarre, répondit Yumi à son interlocutrice. Et je te conseille de ne plus t'approcher de moi de cette manière, ajouta-t-elle en tirant sur sa cigarette. L'adolescente se positionna dans la lumière de manière à mettre en évidence sa cicatrice, non saupoudrée de maquillage à cette heure matinale. De cette manière, on voyait également celle qui se trouvait sur sa mâchoire, juste en dessous de son oreille droite, résultat d'une autre bagarre.

-Gardel Yumi. C'était sortit tout seul, l'adolescente l'avait laissé échapper. Elle ne savait pas qu'est-ce qu'il l'avait poussé à se présenter à cette grande gamine ridicule.

-Et ne te moque pas! ajouta-t-elle méchamment. Les Japonais qu'elle avait rencontrés s'amusaient souvent de ce nom de famille étranger, qu'ils n'arrivaient pas à prononcer correctement. Le plus souvent, ils la raillaient, car Yumi ressemblait plus à une Asiatique qu'à une Européenne, surtout avec ce look excentrique. Autant ils pensaient sa mère était au moins à moitié Française, bien que celle-ci était Japonaise de pure souche, autant ils croyaient que Yumi était une Nippone jusqu'au bout des ongles.
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MessageSujet: Re: Insomnie matinale [Akiya Saitô]   Insomnie matinale [Akiya Saitô] Icon_minitimeSam 22 Aoû - 15:40

*Ouche* Cette fille n'est vraiment pas commode... et c'est pas sympa de repousser les gens comme ça, elle ne voulait pas m'étrangler tant qu'elle y était? Et contrairement à cette dernière qui restait de marbre, moi je grimaçai légèrement en suivant l'ordre de ses doigts. Cela ne m'empêcha pourtant pas de garder mon regard sur son visage. J'eus juste les sourcils un peu plus froncés que tout à l'heure et un rictus sur les lèvres alors que mon épaule gauche tentait de se dérober pour éviter le contact de ses doigts dans le creux de ma gorge.

Toutefois, bien qu'elle semblait vouloir garder son espace vital, je ne reculai qu'aussi loin que sa main gauche ne me poussait. Il faut dire que ça m'intrigue réellement cette absence de sourcil – allez savoir pourquoi –, je n'en vois pas vraiment l'intérêt. Et ce n'est pas son regard de glace qui va me répondre. Là, si je devais décrypter, ça dirait plutôt 'dégage où je te bouffe' mais je n'ai absolument pas envie de bouger. Au contraire, plutôt que de reculer comme certains l'auraient peut-être fait, moi je me décide enfin à enlever l'élastique qui érige mes cheveux au statut de palmier sur ma tête, frottant ainsi ma chevelure pour que les mèches prisonnières jusque là reviennent s' éparpiller sur mon front et devant mes yeux.

« Hm... »

Mon visage se décrispa enfin tandis que mes bras se croisèrent sous ce qui devrait être ma poitrine. Ainsi donc cette fille n'avait pas que l'air menaçant, elle pouvait l'être aussi. *sympa*. Ma lèvre inférieure devint plus proéminente tandis que j'acquiesçai, donnant l'air que mon esprit imaginait la scène : un beau crêpage de chignons! Et je me retins même de rire quand elle me donna son précieux conseil.

« Moui moui... » lui dis-je alors avec un petit vibrato dans la voix pour ne pas trop montrer que ça m'amusait.

Et preuve que je ne voulais pas déjà m'attirer les foudres de cette fille, je fis demi-tour pour faire quelques pas vers le mur près de la fenêtre, m'adossant à celui-ci. De là, je pouvais voir en biais la cicatrice sur sa mâchoire... *décidément* Une sur les sourcils, une sous l'oreille... Je me pinçai alors violemment les lèvres car l'idée qu'elle soit de la famille de Frankenstein me passa par la tête... elle, toute rapiécée... *non, chut Aki... pense à autre chose... le soleil... les oiseaux...*

« Comment??? »

C'est encore une fois sorti tout seul, comme quand je l'ai vu près de la fenêtre en entrant. Mais alors que je me battais avec mon propre esprit tordu, voilà qu'elle me sort ce qui doit sûrement être son nom. Ce qui ramène illico presto mon regard sur elle. Cette fille, cette Yumi vient de me pondre un truc à coucher dehors. Je tente d'ailleurs de le répéter entre mes dents, faisant le moins de sons possible mais rien à faire. Comment ça se dit ça *Gardel?* Au bout de trois – quatre tentatives, j'abandonne pour re devenir la fille bien zen et naïve que j'aime à me montrer.

« J' me moque pas!! » à peine crédible vu que sa tête furax m'amuse au point de retenir un grand sourire sur mes lèvres « mais ça te dérange pas si je t'appelle juste Yumi... parce que Garu... Ga... bref ton nom est trop dur à dire sans l'écorcher »

C'est alors que je quittai mon mur pour me re approcher d'elle. Je ne sais décidément pas pourquoi mais mon côté insolent ressort avec elle. Je sens bien à son humeur et à ses cicatrices qu'elle n'est pas le genre de fille qu'on veut se mettre à dos mais c'est plus fort que moi, je n'ai pas le temps de dire 'arrête tu va trop loin' que la bêtise est déjà commise. Et encore une fois, je me suis approchée d'elle pour parler à mi voix, près de son oreille.

« Je ne voudrais pas que tu me tues si je le dis de travers »

Et en final, le plus grand sourire benêt de tous les temps, allant d'une oreille à l'autre bien face à cette rosette
(HJ : je ne sais pas comment on appelle les gens aux cheveux roses =D) Mais comme l'expérience des doigts dans le cou m'a assez déplu, je recule aussi vite, faisant un bond de gamin pour me figer tel un piquet, les bras croisés dans mon dos.

« Moi c'est Akiya... Akiya Saitô »

Bizarrement, tomber face à une fille si... froide m'a réveillé, ou du moins : a réveillé mon côté pitre du coup, je ne sais pas m'empêcher de faire une révérence comme un majordome le ferais envers sa lady. Mais en me redressant, les yeux rivés sur Yumi, je ne suis plus le gentil serviteur mais la gamine chiante au possible qui est définitivement trop curieuse. Croisant de nouveau mes bras sur mon ventre, je la questionne à nouveau, comme si réellement ça me regardait :

« Et donc pourquoi t'es là... j' veux dire, à cette heure ci? »
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